L’Équateur restreint internet à Assange – Wikileaks et la neutralité d’internet

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Aujourd’hui, nous allons aborder un thème qui m’est particulièrement important, la neutralité et l’indépendance d’internet, au travers d’un sujet d’actualité qui, à mon grand étonnement, n’a pas fait énormément de bruit. Mais alors, de quoi s’agit-il ?

Donc, Julien Assange, porte-parole de Wikileaks, n’a plus accès à internet. Pour bien centrer le débat, je ne vais absolument pas aborder le sujet du presque emprisonnement de ce cher Assange, car celui-ci n’a (presque) rien à voir avec cette coupure d’internet.

Mais alors pourquoi le fondateur et porte-parole de Wikileaks n’a-t-il plus accès à internet?

Dans un communiqué écrit par ses hébergeurs (geôliers ?), le ministère des affaires étrangères de l’Équateur a expliqué qu’au cours des dernières semaines, l’organisation Wikileaks, donc indirectement Assange, a publié une importante quantités de documents qui ont un « impact » sur la campagne électorale aux États-Unis.

Évidemment, « ce type d’information est de la responsabilité exclusive de WikiLeaks ». Ce qui ne plaît pas, mais alors pas du tout, au gouvernement équatorien, qui souhaite avant tout le « respect du principe de non-intervention dans les affaires d’autres pays, ne s’immisce pas dans les processus électoraux en cours, ni ne soutient un candidat en particulier ».

Bon, entre nous, ça pue à plein nez une subtile « requête » américaine, que Wikileaks a directement attaqué et dénoncé sur Twitter. Et il est vrai qu’il y a quand même deux éléments principaux qui soutiennent cette hypothèse. Le premier est qu’Obama ne porte pas particulièrement Assange dans son cœur, ce qui, avouons-le, est clairement réciproque. Le deuxième est beaucoup plus sensible. Il s’agit du fait que Wikileaks publie exclusivement des documents attaquant Hillary Clinton depuis plusieurs semaines, voir plusieurs mois.

Et c’est ici que se situe le problème majeur derrière cette coupure d’internet. Si c’est bel et bien le gouvernement des États-Unis d’Amérique qui a demandé de bloquer Assange, ce qu’il a démenti, nous pourrions en déduire qu’il est bien plus impliqué et préoccupé par la prochaine élection que ce que nous pourrions penser à première vue.

C’est le premier point que je désirais soulever ici. Si le gouvernement en place du pays ayant le plus d’influence aujourd’hui en Occident, qui détient les services de renseignement ainsi qu’un énorme poids dans les médias, se mêle directement à une élection présidentielle, nous pouvons objectivement avoir peur de beaucoup de choses. Ceci signifierait que la démocratie même des États-Unis est menacée, ce qui, en tout honnêteté, fait plutôt froid dans le dos.

Le problème est déjà extrêmement complexe et pose de sérieuses questions sur la fiabilité de la première puissance mondiale, mais il ne s’arrête pas là.

Car oui, comme indiqué plus haut, Wikileaks publie, depuis un certain temps, énormément de document sur les controverses d’Hillary Clinton, comme ses conférences, ses emails et des dons reçus par la fondation Clinton lorsqu’elle était Secrétaire d’État, pour ne cité que celles-ci.

Avant d’aller plus, loin, je souhaite quand même vous éclairez, sans entrer dans les détails, sur le candidat que je soutiendrais si j’étais américain. Et vous vous en doutez bien, c’est Hillary Clinton. Malgré le fait que je ne sois pas, mais alors pas du tout, en accord avec une large majorité de son programmes politique et avec les valeurs qu’elle représente, je la préfère toujours à un chimpanzé qui estime qu’il faut interdire l’accès du pays à tous les musulmans, que les Mexicains sont tous de violeurs, qui pense que pour draguer, il faut attraper une femme par la chatte et qui est soutenu par les White supremacist, le KKK et les milieux les plus arriérés des États-Unis. Sans oublier que notre amie Le Pen en est carrément une groupie.

Mais, clairement, FEEL THE BERN !

Bref, pour revenir a nos moutons, il est vrai que Wikileaks cible particulière, pour ne pas dire presque uniquement, la candidate démocrate. Bon, on peut y voir le fait que les principaux médias américain se chargent eux-mêmes d’aller chercher des informations néfastes pour Trump (ce qu’ils font très bien) sans trop se plonger sur Hillary Clinton. Bien qu’il doit y avoir une part de vérité dans cela, je pense que la raison de ces attaques constantes envers Hillary est plus « politique ».

Deux possibilités s’offre donc à nous. Soit Wikileaks soutient Trump, ce qui, de vous à moi, je doute, soit il y a quelqu’un qui profiterait clairement d’une victoire de Trump. Mais alors qui ?

Je n’en sais rien et je déteste la théorie du complot. Malgré tout, il faut garder à l’esprit que Wikileaks et le gouvernement russe sont très proches. Pour vous citer qu’un exemple, c’est Wikileaks qui a organisé la fuite d’Edward Snowden en… Russie.

Et cela soulève une question fortement déplaisante, est-ce que Wikileaks, qui aujourd’hui incarne la neutralité d’internet et la liberté d’expression, l’est vraiment ?

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